Celui qui a été surnommé "Le Prince des Curieux", l’humaniste astronome Fabri de Peiresc a écrit quelques 40000 lettres et a constitué une extraordinaire bibliothèque d’environ 5000 livres.
Ses lettres, à destination de nombreuses villes en France, Italie, Angleterre, Hollande et jusqu’à Tunis, Constantinople et Alep sont adressées à des correspondants célèbres, les érudits de l’époque comme Galilée, Louis III, Richelieu, Rubens, Van Dyck, le pape Urbain VIII…
Il y raconte de manière détaillée l’état de ses découvertes ainsi que ses questionnements ou ses doutes. Il se sert de son réseau de connaissances et amis pour discuter de différents problèmes scientifiques et parvenir à des explications. Ainsi quand le cardinal Barberini lui parle de l’étrange spectacle du parhélie, Peiresc comme à son habitude, informe ses collaborateurs proches Mersenne et Gassendi qui informent Wassenaer et Reineri qui informent à leur tour Descartes qui donne une explication complète du phénomène.
D’une grande vivacité d’esprit, d’une curiosité insatiable, il suit des cours de philosophie, de mathématiques, de cosmographie et s’intéresse beaucoup à ceux qui l’entourent. Il est astronome, mathématicien, zoologue, botaniste, archéologue réputé (en un sens promoteur de l’égyptologie), juriste (docteur en droit), philosophe, numismate, collectionneur, passionné de musique et d’instruments de musique etc.
Il découvrit la nébuleuse d’Orion (1610), observât Mercure, étudiât plusieurs éclipses, une comète, la Lune. L’observation du ciel grâce à l’invention d’un instrument d’approche, lui ont permis de corriger les cartes marines (erronées de 1000 km), d’établir les positions des satellites de Jupiter (relevés plus précis que ceux de Galilée) et une première carte de la Lune (1636).
Observateur et expérimentateur, Nicolas Claude Fabri de Peiresc (1580-1637) est un des précurseurs de la méthode scientifique moderne. Dès son temps, ses travaux et sa méthodologie rigoureuse sont très appréciés.